Eric Dolphy
Du saxophone alto à la clarinette basse en passant par la flûte, Eric Dolphy a atteint le statut de génie en seulement six ans de carrière. On l’a qualifié de « passeur » entre les mouvements bebop et free jazz.
Né à Los Angeles en 1928, Eric Dolphy apprend dès son plus jeune âge la clarinette et le saxophone alto. Il débute sa carrière en 1948 au sein d’orchestres de bebop et se met rapidement à côtoyer John Coltrane et Ornette Coleman.
Sa carrière s’envole véritablement en 1958, lorsqu’il rejoint le groupe du batteur Chico Hamilton. Cette formation atypique (flûte, violoncelle, guitare, contrebasse et batterie) propose une musique plutôt expérimentale et Eric Dolphy acquiert rapidement une réputation d’artiste iconoclaste. Profitant d’une certaine notoriété, il part l’année suivante pour New York où il débute une collaboration régulière avec Charles Mingus.
En 1960, il enregistre avec le double quartet d’Ornette Coleman l’album Free jazz. Entièrement improvisé, l’album donnera son nom au mouvement Free dont il est l’emblème.
Il multiplie ensuite les rencontres et collabore avec Olivier Nelson, Max Roach, John Coltrane ou encore Gil Evans. Tantôt leader, tantôt sideman, tantôt à la clarinette, tantôt au saxophone, Eric Dolphy enchaîne à un rythme effréné concerts et enregistrements aux États-Unis ou en Europe. Quelques mois avant sa mort en 1964, il enregistre avec son quintette son chef d’œuvre le plus reconnu : Out To Lunch.
Jazz magazine l’a qualifié de passeur : iI ne reniait pas le passé mais s’attachait à l’intégrer dans une musique en pleine évolution. Eric Dolphy aura participé activement au développement du free jazz en expérimentant sans cesse la fragmentation, la dissonance et les rythmes déstructurés. Par ailleurs, il redonna ses lettres de noblesse à la clarinette basse.
Crédit photo : © Don Schlitten
Même si aucune firme ne consentait à m’enregistrer et si je devais crever de faim pour jouer ce que je ressens, je continuerais à jouer. Parce que justement je le ressens…