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[INTERVIEW] Sumika Tsujimoto revisite la culture japonaise avec ses saxophones

[INTERVIEW] Sumika Tsujimoto revisite la culture japonaise avec ses saxophones
Après avoir obtenu le troisième Prix à la Osaka International Music Competition, Sumika Tsujimoto a étudié au Conservatoire de Strasbourg en cycle de spécialisation dans la classe de Philippe Geiss. Saxophoniste ténor au sein du quatuor Avena, elle a également sorti trois albums solo avec son saxophone soprano, en collaboration avec de jeunes compositeurs japonais. Sumika est par ailleurs très active sur sa chaîne YouTube qui rassemble près de 100 000 abonnés... Rencontre avec une talentueuse touche-à-tout.

Qu'est-ce qui vous à inspiré à apprendre le saxophone et à vous lancer dans une carrière musicale ?

« La rencontre avec le saxophone était un hasard. Je suis entrée dans un club de musique au collège pour faire de la batterie, ce dont je rêvais à l'époque. Mais comme il y avait trop d'élèves qui voulaient jouer de la batterie, le directeur du club m'a assigné le saxophone baryton. Au début, je n'étais pas très satisfaite de cet instrument qui était très lourd et qui ne jouait pas les mélodies dans l'orchestre! Mais l'expérience de jouer ensemble avec les amis me l'a finalement fait aimer.

La dernière année de collège, j'ai commencé à jouer le saxophone alto pour remplacer une élève qui venait de sortir de l'école. En jouant ainsi un autre saxophone de la famille, j'ai commencé à apprécier les sonorités de chaque modèle, c'est pourquoi je suis rentrée dans un lycée de musique pour poursuivre ma pratique des saxophones. De nombreuses expériences et rencontres lors de mes études musicales au Japon et en France m'ont ensuite dirigée sur la voie d'artiste.»

Sumika au saxophone baryton

Quelles sont vos principales influences aujourd'hui?

«Jusqu'A il y à quelques années, mon but premier était d'êtreune "super" saxophoniste: pouvoir jouer n'importe quel répertoire avec un beau son et sans aucune erreur. Mais au fildu temps,ma perspective à changé. Regarderdes films,aller au musée,liredes œuvres littéraires,voirdesconcerts de genres musicaux variés, découvrir différentescultures... De nombreusesexpériencesm'ont donné la conception suivante : le propre de l'artiste, c'est decréer.

La performance de musique déjA écrite en tant qu'interprète est bien sûr un moyen de s'exprimer. C'est ce que je fais sur YouTube. Mais maintenant je lance des activités non seulement pour interpréter,mais aussi pour composer des piècesoriginales, faire des illustrations.Je cherche différentes manières de m'exprimer pour toucher les gens

Avec qui rêveriez-vous de jouer?

« Il y à de nombreux compositeurs et musiciens célèbres qui sont magnifiques, mais il y à aussi des artistes splendides qui restent inconnus. De nos jours, c'est très facile de publier ses propres œuvres gr ce aux réseaux sociaux. Nous pouvons y accéder n'importe où et n'importe quand juste avec notre petit smartphone. Mais en même temps, je pense qu'il y à tellement d'informations dans ce monde que demerveilleuses musiques restent méconnues. La collection de mes 3 disques Oto-no-series est conçue pour mettre en lumière des œuvres dissimulées de jeunes compositeurs japonais. Mon objectif est de faire de la création avec les artistes et de transmettre leurs belles musiques au public par l'intermédiaire de mon saxophone.»

Albums Sumika

Y a-t-il des musiques qui vous fascinent ou que vous écoutez en boucle?

« J'adore écouter la musique bien sûr, mais, je pense que les plus belles musiques dans le monde sont les sons de la nature.

Comme je travaille en tant que musicienne, ma journée est remplie de musique: enregistrement et mixage de sons, montage de vidéos, production de partitions etc… Donc dans les moments où je peux me détendre, j'écoute toujours le bruissement de l'eau dans la rivière, la forêt, et surtout la pluie. Le son de la pluie m'apaise. C'est très utile pour me concentrer dans le travail car il n'y à ni paroles ni notesqui viennent me perturber. D'ailleurs, cette habitude m'a donné une idée pour la création de mon deuxième disque Oto-no-Ame, qui porte une piste avec le son de la pluie.»

Pouvez-vous nous parler de votre travail sur YouTube?

« Quand j'ai commencé à mettre mes vidéos musicales sur YouTube en 2017, c'était dans le but derester connectée avec les publics japonais car je me suis déplacée en France pour mes études. J'ai choisi des musiques que j'aimais comme des musiques de films japonais, d'Animes ou de J-pops, car ces musiques me permettent de m'exprimer spontanément.Les commentaires de followers dans chaque vidéo m'ont encouragée à en produire plus. Gr ce à ces vidéos, je peux transmettre le plaisir de jouer le saxophone et cela m'a permis également de rencontrer et collaborer avec beaucoup d'artistes que j'apprécie.YouTube est une plateforme idéale pour propager sa musique dans le monde entier.»

Des projetsA court, moyen ou long terme ?

« Oto-no-Series est une collection de disques qui comportent des pièces originales de jeunes compositeurs japonais pour saxophone soprano et piano. J'ai publié mon 1er disque Oto-no-Jisho qui comporte des pièces évocatrices des quatre saisons en 2019, mon 2eme disque Oto-no-Ame avec despièces inspirées par les sons de la pluie en 2020 et le 3ème disque sort le 15 novembre 2021, Oto-no-Ginga : Galaxie de sons. Il s'agit de la conclusion de trois années de collaboration avec différents artistes, à distance entre le Japon et la France.

J'aimerais bien poursuivre avec la création d'un disque chaque année. J'ai toujours des idées : collaborations avec d'autres compositeurs, avec d'autres instruments, d'autres formes d'art comme la littérature ou la peinture… Je me consacre avec enthousiasme à la réalisation de ces futurs projets! »

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