Maison SELMER

Naissance d'une clarinette dans les ateliers Henri SELMER Paris

Naissance d'une clarinette dans les ateliers Henri SELMER Paris
Henri SELMER Paris a débuté la fabrication de clarinettes au XIXe siècle (place Dancourt, Paris) et a acquis dès lors une grande notoriété dans le milieu professionnel. Ce savoir-faire artisanal s'est transmis de génération en génération dans la manufacture de Mantes-la-Ville qui a su associer innovation et tradition. Aujourd'hui, une clarinette Selmer est composée de 450 pièces et demande des dizaines d'heures de travail.

Dégrossissage et séchage du bois

L'ébène arrive dans les ateliers sous forme de pièces de bois parallélépipédiques pour les corps ou pyramidales pour les pavillons : les carrelets. Les ébauches de tournage extérieur sont immédiatement réalisées. Les premières ébauches de perces intérieures sont également effectuées dans le même temps. Les pièces dégrossies (baril, corps du haut, corps du bas et pavillon) sont stockées dans un local à température et hygrométrie stable, où elles se stabilisent en séchant pendant environ 3 ans. Les ébauches de corps de clarinette subissent ensuite un traitement pour éviter d'éventuelles fentes de l'ébène. Elles subissent un traitement à l'huile de lin sous pression pendant 12 heures, dans un autoclave. Les différentes parties de l'instrument sont ensuite séchées en étuve pendant plusieurs jours. Après toutes ces années de séchage et ces traitements, le tournage du bois peut enfin commencer.

Deux bois précieux sont utilisés dans la fabrication des clarinettes, l'ébène (Dalbergia mélanoxylon) et le palissandre (Dalbergia stevensonii). Ils sont très appréciés en facture instrumentale pour leur qualité d'usinage (dureté, fibres serrées, stabilité dimensionnelle) et leur rendu acoustique.

L'ébène est un ébène du Mozambique, le palissandre venant d'Amérique du Sud. Leur exploitation, réglementée par la Conférence des Bois précieux, est régulièrement remise en cause. Il faut en moyenne 70 ans pour que ces deux espèces arrivent à maturité pour une exploitation correcte. Avant même d'arriver à l'usine, les bois bruts sont séchés par l'exploitant forestier sur un cycle de 5 ans.

D'autres ébènes sont également utilisés en facture instrumentale et en lutherie. Parmi les plus courants : l'ébène de Madagascar (Diospyrus Perrieri), l'ébène du Gabon (Diospyrus Crassiflora) et l'ébène de Macassar (Diospyrus Celebica).

 

Tournage et pointage du bois

Après stabilisation les bois sont repris en tournage extérieur à leurs dimensions définitives.
Les bosses constituant les emplacements des cheminées sont détourées. Les pores du bois sont rebouchés et le corps subit un soigneux verrage manuel à l'abrasif fin. Selon les modèles, les chemisages métalliques sont montés sur les tenons.
On procède ensuite aux différents alésages des emplacements des clés et des cheminées. Celles-ci sont fraisées coniquement, à leur base, par l'intérieur de la perce. Une opération déterminante dans la définition acoustique de la clarinette. L'ensemble de ces opérations est réalisé sur des machines à commande numérique, équipées d'outils de forme en carbure assurant précision et stabilité dans l'application des cotes.


Garnissage

Une fois le calibrage définitif de la perce effectué, les lièges de tenon sont collés et meulés.

Le logo est ensuite gravé dans le bois à l'aide d'une machine numérique. La dorure est ensuite appliquée manuellement sur le logo gravé.

Les corps sont alors prêts à recevoir le clétage.

 

Montage

Les boules, sur lesquelles sera ensuite monté le clétage de l'instrument, sont vissées manuellement sur les corps. Elles sont fraisées, percées, taraudées et lamées. Les différentes tringles et charnières (axes de rotation des clés) sont mises à longueur et contrôlées individuellement sur des montages types.


Opérations de mécanique

Parallèlement sont fabriqués les différents éléments du clétage : les pièces primaires (clés, boules, ensembles mécaniques) sont usinées dans du maillechort ou, pour certaines, dans du laiton. Ces éléments passent tour à tour, selon leur configuration, par des opérations de découpage, de perçage, de biseautage, d'estampage, de fraisage, etc. Elles sont ensuite contrôlées et stockées dans un magasin spécialisé. Les pièces primaires sont assemblées par soudure à l'argent sur des montages de positionnement. Ces sous-ensembles sont ensuite contrôlés et stockés en magasin. Ils constituent l'ensemble du clétage de l'instrument.

 


Polissage et traitements

Après avoir été prépolies dans un composé de granulés abrasifs, les clés sont polies manuellement au touret.

Après dégraissage et avivage, elles sont contrôlées en termes de conformité et d'aspect.

Les clés sont ensuite argentées par électrolyse.

 

Finissage

Durant la phase de finissage, les ressorts aiguille sont tout d'abord rapportés sur les boules et le clétage monté sur l'instrument.

Après alésage définitif des tringles et des charnières les tampons sont collés dans les calottes. Lièges et feutres sont mis à dimension et collés sur les talons des clés. Les clés ainsi préparées sont définitivement montées sur l'instrument.

Cette phase de fabrication requiert savoir-faire et minutie.

 

Contrôle

En fin de cycle de fabrication est effectué un contrôle de fonctionnement et d'aspect de l'instrument.
Depuis 1998, la démarche qualité à été renforcée et le Service Qualité à mis en place de nombreuses actions pour sensibiliser le personnel aux exigences du positionnement haut de gamme des clarinettes Henri SELMER Paris. De nombreux contrôles qualité sont effectués en cours de fabrication selon des critères très précis. à chaque phase de fabrication correspond une AQS (Action Qualité Selmer) spécifique. Si l'AQS n'est pas bonne, l'instrument est refusé par l'atelier aval. Ceci permet d'éviter, très tôt dans le process, toute déviation de fabrication.

Chaque instrument est ensuite soufflé par des essayeurs qui contrôlent l'acoustique en cabine insonorisée.

 

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