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The Sound and me #05 avec Guillaume Perret

The Sound and me #05 avec Guillaume Perret
Insatiable explorateur sonore, Guillaume Perret nous en dit plus sur son rapport au son, sa manière de travailler, sa volonté de surprendre...


Un son qui rentre dans l'âme des gens

« Pour moi, saxophoniste, musicien, compositeur, le son est une des choses les plus importantes qui soient, avec le groove et l'imagination. Le son, c'est la première chose qu'un public va entendre, c'est avec ça qu'on va lui parler. C'est avec ça qu'on va communiquer des émotions, c'est donc l'élément primordial à travailler en tant que musicien.

Moi, je sais que j'ai passé des heures à travailler des harmoniques avec le saxophone, à faire une seule note pendant longtemps et essayer d'imaginer que mon son partait devant mais partait aussi derrière, sur les côtés, envahissait les murs de la pièce, allait dans tous les recoins. Essayer d'avoir un son qui pénètre les murs et qui rentre ensuite dans l'âme des gens. Du coup, à force de faire ça, le son grossit, devient plus ample et plus riche, et avec ce son beaucoup plus riche, les idées viennent et l'imagination se développe. »

 

Chercher sa personnalité profonde

« Sans ce plaisir de baigner dans un son qui nous plaît et qui nous parle, les idées ne viennent pas de la même manière. C'est super important pour un musicien d'avoir vraiment un son qui lui appartient; on est tous uniques en tant qu'être humain, on a tous des empreintes digitales différentes. Chaque musicien doit aller au plus profond de soi-même pour aller chercher sa personnalité profonde, et tout cela se fait à travers le son.

Moi, je travaille avec mon sax Selmer depuis toujours et ça reste un instrument fiable qui me permet de développer tout ça. »

 

Un cri qui remplit la pièce

« Dans ma démarche de musicien, ce que j'ai toujours recherché c'est de choquer, de surprendre, d'attraper les gens avec des idées et des choses originales.

À l'époque où je jouais "acoustique", parce que par la suite j'ai électrifié mon instrument, j'essayais de toujours commencer un solo d'une manière bizarre, ou de m'inspirer d'autres instruments. Le but était de surprendre les musiciens avec qui je jouais pour les stimuler. Et puis le public aussi.

Par exemple, quand on commence un solo avec un cri qui remplit la pièce, on prend l'espace, on prend ses marques, et après on démarre et on est écouté et respecté. C'est un peu mon principe. »

 

Un éventail le plus large possible

« Par la suite, je suis allé un peu plus loin, c'est à dire que j'ai commencé à arrêter d'écouter des saxophonistes pour m'inspirer. J'ai plutôt écouté des flûtistes indiens, des guitares électriques, des batteries, des rythmes d'Afrique de l'Ouest... J'ai écouté beaucoup de chanteurs de plein de pays différents, des cultures différentes, et j'essayais d'imiter ces sons-là, d'imiter ces modes de jeu, et tout cela passe encore une fois à travers le son. Quand on essaie d'imiter un son, on va aller chercher comment modifier son instrument, et acoustiquement un saxophone offre énormément de possibilités. C'est super riche, j'ai donc essayé d'obtenir un éventail le plus large possible.

Et puis, par la suite, j'ai commencé à mettre des micros un peu spéciaux, électrifier mon instrument, travailler avec des pédales de guitare, pour aller plus loin là-dedans. Mais ça, c'est un autre débat...»

 

 

 

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